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Bill Viola, mémoire du premier choc

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Le Grand Palais présente des œuvres de Bill Viola réalisées depuis ses débuts, de 1977 à aujourd’hui. L’exposition vise à donner des clés d’intelligibilité au grand public sur des œuvres phares du pionner de l’art vidéo. Il y a trente ans, à ses débuts, l’inscription de ce médium dans le champ de l’art a constitué un bouleversement considérable. Une table ronde organisée le 12 mars par Mathilde Roman, critique d’art autour de trois critiques éminents spécialistes de Bill Viola, a permis de prendre la mesure de ce « choc ». Anne-Marie Duguet, Raymond Bellour et Jean-Paul Fargier, les critiques, sont revenus sur le moment d’émergence de cette forme artistique qui dans les années 80 était tout juste naissante. Anne-Marie Duguet a raconté le « choc  ressenti à la première rencontre avec une œuvre de Viola …quelque chose que le cinéma ne m’avait jamais montré…j’avais vu de la peinture ». Raymond Bellour a lui aussi évoqué « cet état de choc » devant les premières productions de l’artiste et comment avec Viola, le spectateur se mue en visiteur, libre de faire sienne et d’explorer chaque pièce en 5 mn ou 7h. Il était particulièrement intéressant d’observer qu’en 1980, les critiques étaient aussi quelque peu désemparés pour aborder ces œuvres dispositifs. Comment rendre compte par les mots de l’expérience physique et psychique face à une installation de Viola? Que décrire alors qu’il n’y a pas d’histoire ? Comment ce qui se passe techniquement peut-il permettre de soulever des enjeux esthétiques ?
Cette discussion aurait largement matière à être prolongée, en interrogeant aussi quel peut être l’héritage de Viola aujourd’hui. L’intervention d’une jeune femme d’une vingtaine d’années, en clôture de table ronde, rendait aussi toute relative l’évolution du regard sur Viola par des générations plus jeunes. Elle expliqua qu’après avoir découvert Bill Viola en 2009 à la Biennale de Venise, l’ébranlement ressenti et l’appel de ces images l’avaient déterminé à arrêter ses études de cinéma pour se lancer dans l’art vidéo…

http://www.billviola.com/

One comment on “Bill Viola, mémoire du premier choc

  1. Sylvie Pallez
    March 29, 2014

    Ce texte sur B.Viola me donne l’envie d’aller passer du temps à l’exposition…d’autant plus que, dans les années 80, j’étais moi même impliquée dans l’art vidéo…à ses débuts, avec la danse contemporaine et les effets spéciaux virtuels

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This entry was posted on March 25, 2014 by in Chroniques and tagged , .

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